Résumé :
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Cet article fournit un survol de la logique de l’intervention précoce pour psychose, de ses fondements théoriques et de la littérature essentielle sur le concept. L’intervention précoce repose sur l’hypothèse de la période critique, qui vient accentuer l’importance des premiers stades de la maladie, et sur les résultats d’études dans le domaine, qui suggère que la durée d’une psychose non traitée en influence le pronostic. L’intervention précoce facilite l’accès à un traitement spécialisé adapté à la phase de la maladie par un processus de recommandations médicales plus ouvert, des délais rapides et l’éducation du public et des praticiens sur la psychose. L’intervention précoce, qui dure généralement deux ans à partir du dépistage, comprend une prise en charge intensive et des médicaments antipsychotiques à faible dose. L’accent est mis sur le fonctionnement social, l’intervention familiale, l’attention précoce aux troubles connexes ainsi qu’une alliance thérapeutique entre le jeune et sa famille. Selon les données scientifiques disponibles, une telle intervention donne de meilleurs résultats que les soins typiquement offerts. Les critiques du concept visent la qualité des études en sa faveur, sa mise en oeuvre, la répartition des ressources en intervention précoce et son utilité pour les personnes présentant un risque élevé de psychose. En termes de disponibilité et d’élaboration de politiques en intervention précoce, le Royaume-Uni détient une avance certaine, alors que le Canada se situe au milieu, et les États-Unis au bas de l’échelle. Au Québec, les résultats varient et d’autres études et investissements sont nécessaires. Récemment, le concept d’intervention précoce a servi d’exemple à des mesures plus importantes visant la transformation des soins de santé mentale des jeunes, ce qui constitue une toute nouvelle percée au Canada. (R. A.)
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