Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS oR0xp77A. Diffusion soumise à autorisation]. Les nanotechnologies, secteur novateur en pleine expansion, engendrent pour les travailleurs de nouveaux risques qu'il convient d'évaluer. En tant que médecins du travail, nous avons abordé la question de la protection cutanée vis-à-vis des nanomatériaux (NM). Nous nous sommes posé plusieurs questions : les NM pénètrent-ils dans la peau ? Sont-ils absorbés par la peau ? Quels effets toxiques engendrent-ils ? Afin d'apporter des éléments de réponse, nous avons d'abord réalisé une revue de la littérature. Les données relatives aux nanoparticules (NP) de dioxyde de titane (TiO2) et d'oxyde de zinc (ZnO) sont les plus abondantes du fait de leur utilisation en cosmétologie. Plusieurs études in vitro permettent de penser que la peau est une barrière relativement efficace vis-à-vis de ces NP mais qu'elles peuvent entraîner une augmentation locale des marqueurs de l'inflammation et du stress oxydatif, potentiellement responsables d'une activité cytotoxique. Les résultats et la méthodologie des études in vivo sont quant à eux plus divergents, rendant leur comparaison, et donc une évaluation globale, difficile. En outre, même si, dans l'ensemble, ces études expérimentales sont relativement rassurantes, il faut noter qu'elles sont réalisées en vue de la protection de consommateur et non du travailleur. Compte tenu de ces incertitudes, il paraît logique de recommander la prudence. Les travaux de l'Institut de recherche en santé et sécurité au travail (IRSST) et du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) pour le projet Nanosafe 2 sont extrêmement utiles pour dégager des aspects de prévention concrets, complémentaires des recommandations de l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS, 2012), applicables à la pratique des médecins du travail. Ainsi, en fonction du scenario d'exposition, il peut être recommandé le port d'une combinaison jetable à capuche de type TYVEK avec serrage au cou, poignets, chevilles, sans revers ni plis, avec poche à rabats, et le port de deux paires de gants pour la manipulation de NP en poudre, ou en butyle ou néoprène pour la manipulation de NP en solution colloïdale.
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