Résumé :
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Depuis plusieurs décennies « l’Etat-providence est malade ». Les conjonctures économiques et démographiques ont induit de manière simultanée une augmentation des dépenses et une baisse des ressources, créant un déficit qui atteignait, en 2013, pour l’ensemble des régimes obligatoires de base 14,2 milliards d’euros, dont 7,7 pour la seule branche « maladie ». Véritable offrande à la doctrine néolibérale, ce déficit chronique est l’occasion de remettre en cause l’Etat-providence et de le réformer, afin de le rendre compatible avec l’économie de marché et la concurrence, d’une part, et la nécessaire réduction des dépenses publiques, d’autre part. A ces égards, l’assurance maladie séduit depuis de nombreuses années les réformateurs les plus opiniâtres, décidés à « assurer la pérennité de notre système de protection sociale (…) par le retour à l’équilibre des comptes sociaux ». Si l’intention est bonne, une analyse laisse transparaître des « asymétries de relations » qui révèlent que la réduction des coûts de maladie a un prix : celui de l’accès aux soins, entendu comme « premier droit de la personne malade (…) d’accéder aux soins que son état nécessite, quels que soient ses revenus et son lieu de résidence (…) » (introd.)
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