Résumé :
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Dans le vécu douloureux d’une situation de handicap, il est un moment particulier : celui de l’annonce. « Instant », pendant lequel un médecin doit énoncer une vérité qu’il souhaiterait ne pas avoir à dire, à un patient qui, lui souhaiterait ne pas avoir à l’entendre. Moment précis, pendant lequel les deux peuvent éprouver un malaise. Un lien se crée alors. Point d’ancrage d’un futur combat thérapeutique. Combat, qui sera vite étayé par toute une équipe communément appelée « corps médical ». Unie par un même projet : faire, en effet, « corps » dans l’intérêt du patient. Mais, qu’est-ce que l’intérêt du patient ? Question qui se pose dès l’annonce du handicap. De nos jours, on semble moins se demander s’il faut dire la vérité au patient, mais plutôt comment on doit la lui dire. Comment lui apporter une vérité, à laquelle il va devoir s’adapter ? Faire de cette annonce l’ébauche d’une collaboration thérapeutique. Collaboration, pendant laquelle le soignant va devoir adopter une posture suffisamment « assurée » pour, ainsi, inspirer confiance. Le premier besoin ou intérêt du patient, en état de choc, n’est-il pas, en effet, de « se raccrocher » à un Autre plus solide ? Cela étant, faire preuve de solidité thérapeutique n’est pas si aisée dans la pratique. Difficulté encore trop censurée, qui engendre souvent une culpabilité chez le soignant de ne pas « assumer pleinement » son devoir professionnel. N’est-il pas, alors, temps d’opter pour une démarche globale, car attentive au bien-être du patient mais aussi du soignant, qui le guide ? (RA)
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