Résumé :
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Nous cherchons ici à comparer la science et le droit comme régimes distincts de manifestation de la vérité du point de vue des victimes d'une affaire médicale française. Nous étudions pour cela la controverse du vaccin contre l'hépatite B, soupçonné de provoquer diverses maladies auto-immunes, à partir d'une enquête par entretiens auprès de quinze victimes présumées du vaccin. Nous cherchons d'abord à définir la nature des savoirs profanes construits par les victimes. Nous étudions ensuite le rôle qu'elles attribuent aux arènes judiciaires, pour trancher sur l’existence de causalités. Nous montrons enfin que, bien qu'elles aient des attentes fortes envers le droit, les victimes restent dans un rapport d'extériorité avec lui qui tranche avec la manière dont certaines s'investissent dans les sciences. Ces observations ouvrent sur une réflexion sur la manière dont s'articulent différemment sens commun et expertise dans les sciences et dans le droit.
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