Résumé :
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Le vieillissement de la population se distingue par la transversalité des domaines qu'il vient interroger. Ce numéro croise les points de vue de différents chercheurs et élargit ses horizons à l'Europe et à l'Afrique. Ce sont les "éléments de langage" qu'il convient d'analyser avec Bernard ENNUYER, très critique sur l'utilisation du mot "dépendance", auquel il suggère de substituer la notion de "besoin d'aide et de soins de longue durée". Un des articles de ce dossier expose les résultats d'une étude inédite sur les décisions médicales prises au moment de la fin de vie en France. Au moment ou le débat public se focalise autour des enjeux économiques, ce numéro y consacre un chapitre entier. Dans un autre article l'auteur propose d'autres pistes à explorer pour faire du vieillissement un moteur d'innovations au travers notamment du design for all ou du tourisme des seniors comme le font d'autres pays européens. Les éléments économiques et sociaux ne peuvent masquer la priorité de la question du financement de la dépendance et de l'arbitrage politique qu'il faut apporter entre une orientation solidaire ou plus individuelle de ce soutien. On trouvera plusieurs positions qui se font entendre dans ce numéro. La dernière partie du numéro vient explorer les enjeux qui se jouent dans l'intimité des corps quand survient la dépendance. Il demeure la question de la maladie d'Alzheimer, elle est évoquée par la plupart des auteurs en filigrane du numéro. La dépendance particulière qu'elle engendre amène des comportements différenciés dans les nombreux domaines évoqués (décisions médicales en fin de vie, pression ressentie par les aidants familiaux). A travers l'exemple de la maladie d'Alzheimer, on voit que les ramifications du débat sur la dépendance sont nombreuses et complexes.
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