Résumé :
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Cet article examine la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) d'un point de vue phénoménologique. Il propose de compléter l'approche juridique de la CDPH, approche dominante, en s'intéressant à la dimension extra-juridique de la construction du sens de la Convention. L'argument central est que les collectifs de personnes handicapées devraient être reconnus et admis comme parties prenantes et contributeurs importants de la communauté de ceux qui se prononcent sur l'interprétation de la CDPH et lui donnent son sens. Après une brève description de la CDPH, la première partie de l'article met en évidence l'omniprésence de l'interprétation et les limites de sa réglementation juridique. La deuxième partie explore certains facteurs extra-juridiques qui ont un impact sur l'interprétation de la CDPH. Deux cas sont considérés : l'enracinement social du travail d'interprétation du Comité de la CDPH et la politique de l'interprétation inhérente à la traduction de la CDPH dans les différentes langues. Cette dernière est étayée par la comparaison des versions anglaise, française, russe et bulgare de plusieurs clauses de la CDPH. En conclusion, quelques implications méthodologiques et programmatiques sont tirées de l'analyse. On soutient, en particulier, que l'auto-organisation civique des personnes handicapées est indispensable pour garantir l'interprétation de la CDPH dans un sens émancipatoire et de changement social. (RA) Cet article est en anglais.
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