Résumé :
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Subordonner la qualité de la scolarisation à l'édification d'un système équitable de coopération fondé sur la mobilisation de l'ensemble des acteurs autour d'une logique d'action commune impose des exigences conceptuelles auxquelles s'intéresse cet article. La perspective égocentrique de l'école, qui place l'enfant au centre du processus, contribue à le dissocier de son environnement éducatif, fait oublier que la relation éducative ne peut être réduite à un service rendu et que les pratiques de coopération convoquent des enjeux identitaires, sources de résistances. Elle conduit à ne voir l'élève et sa famille qu'à travers leurs difficultés et leur plus ou moins grande incapacité à s'adapter à la norme scolaire. Au contraire, mettre le devenir de l'élève au centre du processus éducatif permet d'échapper à la vision défectologique et d'appréhender le besoin, non plus comme une caractéristique inhérente à l'intéressé, mais comme la résultante d'un processus interactif complexe où s'articule l'interdépendance des besoins des uns et des autres dans un contexte environnemental. Ainsi peut-on concevoir la scolarisation dans une approche écologique, à la lumière de l'effet capacitant ou incapacitant des politiques et des pratiques et mettre à distance une conception consommatoire de la relation éducative. (RA)
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