Résumé :
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Pour DUBET (2010), le système de justice sociale est fondé sur deux types d'égalité : les places et les chances. Cette dernière, dominante aujourd'hui, représente l'une des valeurs essentielles du sport, au même titre que le fair play . Dès lors, on peut s'interroger sur les contradictions du modèle de la justice sportive. Le sport théâtraliserait et rendrait cohérent le mariage de la concurrence et de la justice (EHRENBERG, 1991). Néanmoins, dopage, matches truqués et corruption viennent régulièrement mettre à mal cet idéal (BROHM et al., 2004). La méritocratie et l'égalité des chances, mythes fondateurs du fait sportif, ne peuvent pas préserver les vaincus de l'humiliation, ni du sentiment d'infériorité (QUEVAL, 2004). Les dispositifs permettant l'égalité des chances dans les sports portent en eux différentes formes d'inégalités de départ. La mise en place de têtes de séries dans le tennis professionnel, les divisions en sport adapté fondées sur le "degré" de déficience mentale ou l'attribution de handicaps réglementaires, peuvent révéler l'instauration d'effets pervers au sein d'institutions théoriquement soucieuses d'équité. (RA)
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