Résumé :
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La surdité, de même que le corps, ne sont pas des données brutes, naturelles, mais font l'objet d'interprétations individuelles et sociales : tous les acteurs ne parlent pas de la même chose quand ils parlent de "corps sourd", ils n'en ont pas la même représentation. Ce corps est représenté tantôt dans la diminution, la plainte, tantôt dans la jouissance, la performance ; il est objet d'une demande médicale ou instrument de revendication sociale. C'est en se rattachant à l'une ou l'autre représentation, ou bien en articulant l'une et l'autre que les sujets construisent leur représentation du corps en question ? : corps biologique, corps social, corps à soi. Les représentations ne sont pas déterminées, dans un lien de causalité directe, par le rapport "objectif" à la surdité (être professionnel ou être jeune sourd), mais résultent de divers facteurs (individuels, environnementaux, socio-culturels) interagissant de façon imprévisible lors de la construction de "la réalité" du corps observé et de "la réalité" du corps vécu. (RA)
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