Résumé :
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Dès le diagnostic de la surdité, les psychologues s'attachent à repérer les signes de souffrance psychique et tentent de prévenir les effets iatrogènes de certaines attitudes soignantes. Face à un discours médical prééminent, il est parfois difficile de faire entendre une autre voix, tant les enjeux sont complexes. L'impensable de la surdité engendre des mécanismes de défense. Ainsi, l'un des obstacles à la prise en compte de la dimension psychique semble parfois lié à un véritable déni qui concerne les parents mais aussi les professionnels. L'appel à un tiers ouvre un espace de subjectivité dans lequel l'enfant peut se construire, en lien avec ses parents. Mais ce recours est souvent difficile. C'est pourquoi, les "usagers", parents d'enfants sourds ou enfants sourds devenus adultes, ont récemment mis en place, sous l'égide de l'UNISDA, un groupe de travail intitulé "La détresse psychologique des sourds, malentendants et devenus sourds" et une enquête nationale est prévue pour estimer les besoins en lieux de soins psychiques. La 10ème journée d'études de l'association RAMSES, dont les actes sont publiés ici, a donné la parole à tous ceux qui ont été confrontés à cette souffrance psychique spécifique, marquée par le déni : les parents, mais aussi les enfants sourds, devenus adultes et parents eux-mêmes, et les professionnels.
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