Résumé :
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Les statistiques sont aujourd'hui communément utilisées en gestion publique comme moyen de gouverner à distance. Cependant, il apparaît qu'elles peuvent aussi être la cause de l'échec de la gouvernance qu'elles rendent possible. En Norvège, leur introduction à la gestion des handicaps par le biais d'un nouveau système de registre appelé IPLOS a créé une controverse à propos du statut de ceux-ci dans l'administration des soins et de la santé. Alors que ce système, qui mesure le besoin d'assistance selon différents critères, est considéré par les autorités comme un outil nécessaire à la planification et à l'organisation future des services municipaux de soins et de santé, des associations de personnes handicapées le perçoivent quant à eux comme le véhicule de vues discriminatoires à l'égard du handicap. Dans cet article, l'auteur explore la controverse qui s'est développée autour d'IPLOS, en se concentrant particulièrement sur la relation que ce système suppose, entre "personne" et "nombre", et les aspects symboliques et organisationnels de sa production. Compte tenu l'importance et l'attention donnée actuellement à ce type de système, il paraît essentiel de chercher à analyser les implications que l'utilisation concrète de ces statistiques peut avoir, tant pour les personnes handicapées comptées, que pour la manière dont les autorités publiques gèrent les handicaps. (RA)
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