Résumé :
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La notion d'identité est complexe. L'usage très extensif qui en est fait tant dans les discours quotidiens que dans celui des sciences humaines la rend relativement floue. Les dictionnaires laissent entrevoir deux sens majeurs : le fait pour une personne d'être tel individu et de pouvoir être reconnu pour tel ; et la conscience qu'a une personne de rester la même dans l'espace et dans le temps. Ces définitions montrent que l'identité a une face objective. Elle a aussi une face subjective : la conscience qu'a chacun d'être soi, d'être unique et de rester le même individu tout au long de sa vie. L'identité est à la fois personnelle et sociale ; elle exprime en même temps la singularité individuelle et l'appartenance à des "catégories sociales" (familiales, locales, ethniques, sociales, idéologiques, religieuses.). Ce numéro intervient dans un certain contexte : un ensemble de facteurs liés d'une part aux conjonctures historiques et à l'évolution des problématiques du monde contemporain et d'autre part aux bouleversements des modèles épistémologiques. Ceux-ci amènent une reconfiguration des rapports entre disciplines qui conduit à donner à la notion de sujet une nouvelle place et une nouvelle portée dans les sciences humaines. Dans ce sens, l'objectif de ce numéro est d'apporter une contribution théorique et appliquée à la réflexion sur l'identité et la subjectivité et de proposer des élaborations et des recherches internationales (européennes et américaines) concourant à une meilleure compréhension des processus individuels et collectifs qui influencent la dynamique identitaire. Cette thématique sera abordée selon plusieurs points de vue qui tendent à conférer son plein statut au sujet en psychologie sociale, un sujet non "émietté" et décontextualisé, un sujet concret, vivant et agissant.
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