Résumé :
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L'éventualité d'une comorbidité, ou d'une possible succession syndromique, entre trouble hyperactif avec déficit attentionnel (Attention Deficit Hyperactivity Disorder [ADHD]) et schizophrénie est connue des cliniciens. Pourtant, les liens de causalité ou d'interférence entre ces deux pathologies restent obscurs. (...) La part de l'hyper- ou de l'hypoactivité des diverses régions cérébrales reste sujette à discussion, tant au niveau structurel que dynamique. Par conséquent, des interrogations subsistent quant aux modalités de prescription pharmacologique en présence d'associations ou recouvrements symptomatiques entre hyperactivité et schizophrénie. Pour répondre à cette question, nous nous sommes penchés sur le cas clinique d'un adolescent de 14 ans chez lequel s'entremêlent des symptômes caractéristiques d'hyperactivité et de schizophrénie mais où se dessinent également les syndromes plus spécifiques de troubles oppositionnels et de troubles des conduites. Après maintes interrogations diagnostiques et thérapeutiques, la prescription d'un traitement psychostimulant, puis d'une association à un traitement antipsychotique a été proposée, puis suivie sur une période de deux ans. Cette étude révèle les limites de l'approche catégorielle et des classifications internationales qui ne rendent compte ni de la singularité clinique ni du possible continuum neurobiologique. Elle semble aussi confirmer le probable risque d'induction pharmacologique d'émergence psychotique chez les sujets à risque (schizotypes) par les psychostimulants, émergence qui pourrait être jugulée par prescription associée d'antipsychotiques. (RA)
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