Titre : | Avis n° 95 [du Comité Consultatif National d'Ethique pour les Sciences de la Vie et de la Santé] : problèmes éthiques posés par des démarches de prédiction fondées sur la détection de troubles précoces du comportement chez l'enfant |
Auteurs : | Jean-Claude Ameisen ; Sadek Beloucif ; Chantal DESCHAMPS ; Alain Grimfeld ; Marie-Thérèse HERMANGE ; Claude KORDON ; Pierre Le Coz ; Jean-Antoine LEPESANT ; Comité Consultatif National d'Ethique pour les Sciences de la Vie et de la Santé (CCNE) (Paris, FRA) |
Type de document : | Ouvrage |
Editeur : | Paris [FRA] : Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé, 2006 |
Description : | 13 p. / annexes ; réf. bibl. |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Risque environnemental ; Handicap psychique ; INSERM ; Santé publique [généralité] ; Prévention santé ; Ethique ; Délinquance juvénile ; Diagnostic précoce ; Facteur risque ; Trouble comportement social |
Résumé : | Le CCNE considère que les conclusions de l'expertise collective de l'INSERM sur les "troubles des conduites" chez l'enfant et leurs applications éventuelles, en confondant facteurs de risque et relations de causalité en s'appuyant sur une approche linéaire, donc réductrice des comportements humains, soulèvent plusieurs problèmes éthiques (sur le plan épistémologique par l'ambiguïté de la définition du trouble des conduites ; sur le plan scientifique ; sur le risque de stigmatisation des enfants ; sur les rôles respectifs du corps médical et de tiers ; sur l'intérêt et les limites des méta-analyses ; sur le choix des experts). Pour le CCNE, il semble exister un consensus assez général sur le fait que, en dehors de certaines maladies et handicaps graves, la plupart des troubles du comportement de l'enfant sont liés à des facteurs environnementaux ou familiaux davantage qu'à des facteurs génétiques ou somatiques repérables. L'identification d'éventuels facteurs de cette nature, qui pourraient se révéler prédictifs de ces traits de comportement, et de l'évolution éventuelle vers des comportements de délinquance violente, demeure aléatoire. Dans ces conditions, une prévention fondée sur le dépistage d'éléments prédictifs de ce type, avec inscription sur un carnet, n'est pas justifiée par le bénéfice hypothétique qu'on pourrait en attendre. Ses avantages supposés demeurent incertains au regard des risques éthiques réels d'imposer à un enfant une stigmatisation précoce, difficilement réversible et susceptible de renforcer sa détresse. Le CCNE n'en est pas moins convaincu de l'extrême importance des risques psychologiques auxquels sont exposés un nombre croissant de jeunes enfants ; maîtriser ces risques représente un enjeu majeur de santé publique. |
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