Résumé :
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Selon cette étude, les femmes appartenant aux groupes socio-économiques les plus bas sont moins susceptibles d'accéder au diagnostic prénatal de la trisomie 21. L'unité 149 de l'INSERM a étudié 1433 cas de trisomie 21 issus du "Registre parisien des malformations congénitales", sur la période 1983-2002. L'étude montre globalement que 70 % des cas de trisomie avaient été dépistés avant la naissance. Mais l'analyse détaillée révèle que le taux de dépistage est variable selon le niveau de vie. Les femmes des catégories socioprofessionnelles les plus élévées ont été nombreuses à accéder au diagnostic prénatal : 84 % contre 57 % pour les femmes sans emploi. De même, le taux de dépistage varie en fonction de l'origine éthnique : 73 % des Françaises d'origine en bénéficient contre 55 % pour celles originaires d'Afrique du Nord. Par ailleurs, les naissances d'enfants trisomiques ont été deux fois plus élevées chez les femmes sans profession. Alors que 5,5 % des femmes étudiées ont poursuivi leur grossesse après un diagnostic prénatal positif pour la trisomie 21, ce pourcentage était de 11 % chez les femmes sans emploi. Entre 15 à 21 % des femmes originaires d'Afrique ont de même poursuivi leur grossesse après un tel diagnostic. Les résultats mettent donc en évidence pour la première fois une disparité socio-économique dans la répartition des naissances trisomiques. Pour les auteurs, ces différences résultent avant tout d'un manque d'informations et des barrières d'accès au dépistage, même s'il est important aussi de prendre en compte les valeurs culturelles des couples.
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