Résumé :
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Prenant appui théorique sur la sociologie de l'Ecole de Chicago et l'interactionnisme d'Erving Goffman notamment, l'auteur s'interroge sur le sens à donner à l'intervention tutélaire auprès de personnes en situation précaire ou en grandes difficultés. A travers son étude elle a constaté que, dans un premier temps, le cadre judiciaire prédomine, le but étant d'amener plus précisément les personnes déviantes à se conformer selon une moralité définie. Ensuite, c'est dans un rapport de proximité et d'intimité, d'ajustement réciproque et de confiance que va pouvoir s'élaborer, entre le délégué et la personne, une dimension personnelle. Cependant, pour la personne, l'expérience d'une mesure tutélaire ne se réalise pas sans contrainte. Le fait d'être "stigmatisé" a des conséquences importantes sur sa participation à la vie sociale et sur l'image de soi. Le fait de reconnaître l'expression de ces personnes, l'affirmation de leurs capacités et de leurs droits tout en introduisant parallèlement un dispositif plus souple, contribuerait à modifier l'image négative et disqualifiante de la mesure.
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