Résumé :
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Dans un contexte très différent du modèle social "continental", le Royaume-Uni aborde la question du handicap en termes d'égalisation des chances. D'inspiration libérale, le modèle anglo-saxon auquel se rattache le Royaume-Uni met l'accent sur l'autonomie et la responsabilité individuelles. Le poids et le champ de l'intervention publique sont limités pour ne pas perturber le fonctionnement du marché et ciblés pour remédier à ses dysfonctionnements les plus notables. La prise en compte du handicap s'inscrit dans le contexte général d'une politique sociale qui se fixe comme objectif de "donner à chacun sa chance" et dont l'emploi constitue la clé de voûte. La philosophie de responsabilisation individuelle conduit à privilégier une approche au cas par cas, en fonction des caractéristiques et besoins de chacun, plutôt que par type de public. Les personnes handicapées ont ainsi accès au programme du New Deal, défini comme un dispositif général d'aide à l'emploi. Cette conception restrictive de l'intervention publique va de pair avec un développement important de l'initiative privée dans le domaine social. Dans le domaine du handicap, le Royaume-Uni a résolument abandonné l'approche de la protection, considérée comme incompatible avec celle de l'intégration. Il a été le premier à importer l'approche antidiscriminatoire à l'américaine, destinée à devenir sous peu la norme commune européenne en matière de législation sur le handicap. Introduit avec succès dans les enceintes internationales, le concept du mainstreaming, qui vise l'intégration dans le courant de la vie ordinaire, s'oppose à l'idée de solutions spécifiques réservées à certaines catégories de personnes. La politique actuelle entend réaliser "une société où toutes les personnes handicapées peuvent participer à égalité comme des citoyens à part entière.
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