Résumé :
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Extraits d'un rapport portant sur le suivi et la mise en place des différentes réformes en cours dans l'enseignement primaire et secondaire en 2001-2002. Les extraits concernent les établissements régionaux d'enseignements adapté (EREA), la prise en charge des troubles complexes du langage et les groupes départementaux Handiscol' en 2001. Le bilan du plan Handiscol' est bref et sévère. Lancé en 1999, il a fait l'objet d'une évaluation en deux temps, nationale puis plus fouillée dans dix départements, en 2001. La première révèle "une situation encore balbutiante", "la grande diversité des conditions d'installation", "les retards, les lenteurs, les difficultés d'organisation", les missions qui n'ont pas toutes "la même urgence ni la même pertinence" et qui méritent "d'être clarifiées". L'enquête locale confirme et signale "l'aide substantielle" à l'installation apportée par les associations de parents. Elle révèle aussi des modes de fonctionnement "pas encore opérationnels" et un pilotage qui "reste à améliorer". Au total, le groupe Handiscol' n'apparaît pas encore en mesure de définir une politique départementale d'intégration scolaire. Celle-ci n'a, d'ailleurs, "pas progressé", d'après le rapport. Le bilan des établissements régionaux d'enseignement adapté (EREA) dressé par l'inspection générale de l'Education nationale est plus difficile à cerner car l'appellation recouvre des réalités assez diverses. 80 établissements (accueillant 11 000 élèves) relèvent de ce statut, issu de la loi de décentralisation de 1983 et d'un décret d'août 1985 : huit sont spécialisés dans l'accueil des déficients visuels et handicapés moteurs, tandis que 72 sont ouverts à un public plus indéfini de jeunes déficients intellectuels et/ou en difficulté scolaire grave et/ou en situation sociale ou familiale difficile et/ou présentant des troubles du comportement. Parmi eux, de fait, depuis une quinzaine d'années, les "élèves difficiles" ont supplanté les "déficients intellectuels". L'inspection accorde l'intérêt à l'internat éducatif, qui est la principale originalité des EREA par rapport aux sections d'enseignement général et professionnel adapté (SEGPA) intégrées dans les collèges ordinaires. La formule d'internat, qui bénéficie actuellement à 53 % des élèves, lui paraît plus efficace à l'entrée au collège que plus tard, passé l'âge de l'obligation scolaire. Le bilan souligne aussi que les établissements visités disposent de moyens matériels et humains satisfaisants, avec un rapport moyen adultes/élèves "de 1 à 3 quand il n'est pas de 2 pour 5. Les recommandations de l'inspection portent d'abord sur le recrutement et la formation des différents personnels. Elle préconise aussi la diversification des formations professionnelles offertes aux élèves afin qu'elles soient plus attractives pour tous, y compris pour les filles qui constituent 27 % de l'effectif. Enfin, elle préconise un cadrage national léger. L'initiative serait donc laissée aux académies pour définir les projets et les publics accueillis, les EREA étant appelés à sortir de leur marginalité pour devenir "des lieux d'expérimentation et de bouillonnement pédagogique".
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