Résumé :
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L'incidence élevée des suicides chez les patients schizophrènes fait penser que les patients ressentent péniblement les manifestations de la maladie. On insiste sur la fréquence de la méconnaissance des troubles chez les patients schizophrènes, donnée qui contraste avec la fréquence des suicides, comme si cette forme de méconnaissance de la pathologie n'exerçait pas ou peu la fonction "protectrice" d'un déni. L'étude recherche si le degré de conscience de la maladie chez des patients schizophrènes hospitalisés est corrélé à l'intensité de la symptomatologie anxieuse et dépressive. On a aussi évalué la disposition à la conscience de soi pour savoir si la conscience de la maladie est reliée à un facteur plus général de capacité d'auto-observation. Dans la population étudiée de 46 patients, on n'a pas retrouvé de lien entre la conscience de la maladie et l'anxiété ou la dépression. La conscience de la maladie n'est pas non plus corrélée à la conscience de soi. En revanche, les scores de dépression et d'anxiété sont corrélés à la conscience de soi. Ainsi apparaît une discordance entre l'évaluation de la conscience de la maladie, peu reliée à la souffrance subjective anxieuse ou dépressive et la conscience de soi, mieux reliée à ces manifestations cliniques.
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