Résumé :
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Il est généralement admis que la loi d'orientation de 1975 en faveur des personnes handicapées répondait à l'époque à une grande partie des attentes des associations. Il peut être tentant d'affirmer qu'il s'agit de la loi de ces associations qui, constituées en groupes de pression, auraient en quelque sorte instrumentalisé l'Etat. A partir d'un regard critique porté sur cette perception du rôle des associations de personnes handicapées dans l'élaboration de cette loi, l'auteur examine la manière dont ces grandes associations, considérées comme des groupes d'intérêt, ont construit leurs répertoires d'actions collectives jusqu'en 1973. Il analyse ensuite l'activité de l'APF (Association des paralysés de France), de l'UNAPEI (Union nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales) et de l'APAJH (Association pour adultes et jeunes handicapés) afin de montrer l'émergence d'un mode d'interaction avec le gouvernement de type néo-corporatiste (typologie de Wilson). Puis, il se penche sur l'alliance entre les grandes associations et l'élite politico-administrative de l'action sociale qui a permis la consécration législative du référentiel du handicap. Enfin, il envisage l'avenir de ces associations dans un contexte de changement lié à l'apparition d'un nouveau référentiel, qu'il qualifie de citoyenneté.
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