Résumé :
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Etude du rythme de développement des enfants handicapés mentaux pendant la période de l'intelligence sensori-motrice (9 à 22 mois). Il s'agit, dans le cadre d'une étude transversale menée auprès de 40 enfants normaux et 40 enfants à retard mental, d'examiner les hypothèses de similarité ou de dissimilitude des structures cognitives précoces transversales, par la comparaison de leurs performances aux "échelles d'évaluation du développement cognitif précoce". Pour les deux groupes d'enfants, on constate une relative synchronie entre certains domaines spécifiques (particulièrement entre la permanence de l'objet et de la compréhension des moyens but) et une hétérochronie entre autres. Fréquemment, des performances plus faibles sont enregistrées pour l'imitation vocale et gestuelle, ce qui entraîne des décalages horizontaux collectifs dans les deux groupes. Les analyses corrélationnelles montrent des relations très significatives entre sept domaines cognitifs examinés, mais variables en importance dans les deux groupes ; lorsqu'on contrôle la variable âge chronologique, ces relations ne sont pas toutes significatives chez les enfants tout-venant contrairement à ce qui est observé pour les enfants à retard mental. Les analyses par clusters (regroupement de domaines cognitifs) montrent que, pour les deux groupes, la permanence de l'objet et la compréhension des moyens but sont non seulement positivement corrélées entre elles mais se trouvent dans un même cluster, alors que les autres domaines cognitifs se structurent selon les patterns relationnels variables dans les deux groupes. L'hypothèse de la similarité des structures cognitives caractérisant les enfants à retard mental par rapport aux enfants tout-venant n'est que très partiellement rencontrée. En outre, des stratégies cognitives spécifiques ont pu être mises en évidence chez les enfants déficients intellectuels.
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