Résumé :
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Les auteurs présentent dans cet article une nouvelle hypothèse neuropsychopathologique développementale dans laquelle un trouble précoce de la vision du mouvement, dans ses aspects attentionnels, perceptifs et/ou d'intégration visuo-motrice, joue un rôle central dans certaines formes d'autisme infantile, en entraînant plusieurs cascades d'anomalies développementales dans des domaines aussi variés et cruciaux que l'attention conjointe, la perception, l'imitation, la représentation, la compréhension et l'expression des émotions et du langage, et enfin les échanges visuo-gestuels et posturo-moteurs entre le bébé et son environnement humain. Après une présentation des principaux arguments expérimentaux et issus de la littérature en faveur de cette hypothèse, ils en montrent les avantages (implication diagnostique et application rééducative) et les limites théorico-cliniques en la confrontant, d'une part à plusieurs approches neuro-physio et neuro-psychologiques contemporaines de l'autisme infantile (notamment les travaux sur l'attention et la perception visuelles et l'imitation), d'autre part à certains témoignages d'adultes autistes sur leur monde visuel, et enfin à quelques travaux et concepts psychanalytiques. Ils suggèrent que leur modèle est neuro-psycho-dynamique et qu'il pourrait fournir quelques bases neuropsychologiques d'une pensée en mouvement.
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