Résumé :
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Si les deuils pathologiques ou compliqués (deuils psychiatriques) sont assez bien connus des psychiatres, l'est beaucoup moins la clinique du "deuil normal" dont la prévalence dans la population est estimée à 10%. Diverses études prospectives chez les veufs ont permis de décrire les symptômes et le déroulement du travail de deuil. Elles ont conduit à isoler la catégorie "deuil normal" (DSM III), se présentant le plus souvent comme un syndrome dépressif complet et régressif, normal ("code V : situation non attribuable à un trouble mental"). Cette notion est à nouveau débattue et contestée : le deuil n'est pas seulement une crise aiguë, c'est aussi un processus au long cours. 1/3 des endeuillés ont des problèmes d'adaptation avec un ajustement médiocre à moyen terme, particulièrement les femmes, les jeunes, les défavorisés, quand la relation conjugale était distante et/ou conflictuelle, etc. Enfin, le deuil est souvent considéré comme responsable de maladies somatiques et psychiques, de décès et de suicides. Les travaux systématiques tempèrent considérablement ces croyances. Revue de la littérature.
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