Résumé :
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L'analyse sur 14 années (1968-1982) des statistiques nationales de décès dans les hôpitaux psychiatriques a permis de suivre l'évolution des taux de mortalité pour les suicides, accidents et symptômes mal définis (chapitres 16 et 17 de la CIM) et de les comparer aux taux de mortalité de la population générale. Pour le suicide, on constate une augmentation des taux de l'ordre de 45% ches les moins de 75 ans, ce qui est plus élevé qu'en population générale. Pour les symptômes mal définis, le taux de mortalité chez les patients décroit fortement. L'augmentation du taux de décès par suicide que l'on constate tant en France que dans de nombreux pays suggère que les profonds bouleversements (politique de sectorisation et utilisation des psychotropes), qui ont caractérisé la prise en charge des patients, en permettant des durées de séjour raccourcies entrainent secondairement par le fractionnement des prises en charge un risque accru de suicide pour certains patients. Il a été aussi possible de caractériser la spécificité des modes de décès : les sénilités sans mention de psychose, les fausses routes alimentaires, notamment chez les moins de 55 ans, les chutes accidentelles, les pendaisons et les noyades sont particulièrement impliquées dans la surmortalité observée.
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