Résumé :
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Nous avons enregistré, au cours des dernières décennies, des progrès considérables en termes d'espérance de vie (plus de dix ans entre 1950 et 1980), progrès réalisés d'abord par la baisse de la mortalité infantile, ensuite par le recul de l'âge au décès. La question toutefois que soulève J. Légaré est de savoir d'une part combien d'années nous pourrons encore conquérir sur la mort, d'autre part quel sera notre état de santé durant le temps ainsi gagné. Comparant l'espérance de vie totale à l'espérance de vie sans incapacité, l'auteur tend à montrer qu'une grande partie des années d'existence gagnées grâce au progrès médical sont en réalité des années d'invalidité et que -les contraintes budgétaires impliquant des choix- il vaudrait peut-être mieux moins dépenser pour allonger l'existence et investir davantage pour lutter contre l'invalidité. Mieux vivre en somme plutôt que vivre plus longtemps. L'auteur pose ce faisant deux questions essentielles dont la réponse est loin d'être évidente : - celle de la qualité de vie au cours des années d'existence conquises sur la mort (toutes ces années sont-elles des années d'invalidité ?); - celle de l'affectation des ressources en matière de politique de santé (celle-ci, notons-le au passage, n'étant peut-être pas l'unique facteur déterminant de la longévité et de la morbidité). La thèse de J. Légaré mérite débat, l'alternative "vivre mieux ou vivre plus" n'étant pas aussi nette qu'il semble l'indiquer... Nous avons donc demandé à quatre éminents spécialistes du CREDES (Centre de Recherche, d'Etude et de Documentation en Economie de la Santé) et de l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) de nous faire part de leurs réactions. Elles sont publiées à la suite du présent papier. (Hugues de Jouvenel). Titre des articles accompagnant celui de Jacques LEGARE : - Une meilleure santé ou une vie prolongée ? Une alternative contestable. (Andrée MIZRAHI, Arié MIZRAHI). - Quelle espérance pour quelle vie ? (Jean-Marie ROBINE, Alain COLVEZ).
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