Résumé :
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"Intégrer au cadre théorique et thérapeutique la spécificité culturelle des patients issus de cultures non occidentales est une entreprise difficile. Les auteurs, des cliniciens mais aussi des chercheurs, rendent compte des acquis actuels de l'ethnopsychiatrie. Ils analysent le dispositif technique qu'ils utilisent depuis maintenant plus de dix ans et qui intègre deux paramètres injustement négligés : 1) la migration comme événement psychologique traumatique; 2) le lien intime entre structuration affective, logique, cognitive et le monde culturel dans lequel on a vécu. Ils montrent d'abord que certaines modifications radicales de l'environnement produisent des bouleversements psychiques structuraux, quelquefois irréversibles. C'est le cas de l'émigration, quoique son effet ne se manifestant souvent que longtemps après l'exil, il soit malaisé d'en mesurer réellement l'impact. Ils tentent ainsi de définir les significations psychologiques de la migration. La seconde étape a été de conférer un statut épistémologique au fait que les patients provenant de cultures non occidentales ne peuvent dérouler leurs associations d'idées que dans le cadre de "théories étiologiques" dites traditionnelles". Partant de ces deux propositions épistémologiques, les auteurs décrivent le fonctionnement de la consultation d'ethnopsychiatrie à partir de l'exemple de la prise en charge mère-enfant (analyse du dispositif spatial, des couples logiques et de l'efficacité thérapeutique)."
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