Résumé :
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"Les limites objectives dans l'éducation des sourds -en particulier si elle vise à les doter de la langue parlée et écrite- ont certes reculé. D'abord imputées aux enfants, ensuite aux effets de situations ségrégatives, pour être enfin attribuées aux parents et à l'intégration scolaire, ces limites ont fini par générer un véritable revirement culturel. Le discours majoritaire -contredisant les pratiques de toutes les équipes compétentes en matière d'éducation précoce- est allé jusqu'à évacuer la nécessité de profiter des périodes sensibles du jeune enfant pour lui donner toutes ses chances d'accéder à la parole. Des recherches récentes extrêmement pointues dans le développement de l'enfant, tout spécialement sur les processus d'appropriation de la langue, permettent aujourd'hui de comprendre les enjeux des diverses stratégies. Or, que l'on évoque la nécessité d'un apprentissage de la lecture labiale ou la nécessité de développer la communication on verbale, presque nullle part n'apparaît le rôle de l'acte d'"apprendre à entendre" ou, à tout le moins, dans les cas rares d'absence de restes auditifs, à reconnaître la parole."
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