Résumé :
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Trois articles précédés par des extraits de textes de DURKHEIM sur le suicide, et suivis d'un dossier technique comprenant une bibliographie et quelques adresses des associations d'aide contre le suicide. "Si la mortalité suicidaire concerne plutôt les hommes et les personnes âgées, la morbidité suicidaire concerne plutôt les femmes et les jeunes. Environ 3% des adolescents ont déjà faitune tentative de suicide et près de 7% pensent souvent au suicide. Les facteurs sociaux mais surtout les facteurs familiaux sont liés à la tentative de suicide. Parmi les indicateurs de malaises antérieurs au passage à l'acte, on note non seulement la consommation de drogues, licites ou illicites (dont la prise de médicaments contre la nervosité ou l'insomnie), mais aussi les problèmes de santé en général et les troubles de sommeil et de fatigue en particulier. Une écoute attentive de ces troubles, encore diffus et "anodins", pourrait aider l'adolescent à verbaliser ses difficultés et à chercher une solution. Le rôle du médecin, surtout celui du médecin généraliste, est à mettre en avant puisque l'expression somatique est souvent associée aux idées suicidaires. Quant aux personnes âgées, en 1987, la France est la lanterne rouge des pays de la Communauté Européenne pour les taux de suicide des hommes âgés de plus de 75 ans. La situation est identique pour les femmes, mais à un niveau beaucoup plus faible. Bien que le taux par suicide soit très élevé dans la population âgée, il n'entraîne que peu de résonance dans l'opinion publique. Si le suicide réussi d'un enfant ou d'un adolescent bouleverse, celui d'un vieillard n'apparaît que comme la précipitation d'un évènement inéluctable. Contrairement à celui des jeunes, le suicide de la personne âgée constituerait un phénomène quasi normal qui devrait être accepté avec résignation comme une délivrance, un acte salvateur pour la victime qui souffre moralement et physiquement alors qu'il est une manifestation de la souffrance et du désespoir."
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