Résumé :
|
L'article fait la synthèse des principaux résultats du rapport de recherche "Celles qui travaillent et celles qui gardent les enfants" rédigé par Guido DE RIDDER et Claude SALESSE sous la direction de Jean-Noël CHOPART, LABORATOIRE D'ETUDES ET DE RECHERCHES SOCIALES, février 1989, 346 pages. L'accueil à domicile des jeunes enfants par des nourrices non agréées et non déclarées prend dans certaines régions et dans certains milieux sociaux une ampleur nouvelle. L'enquête, qui s'est déroulée dans trois communes de la région rouennaise frappées par la crise économique, avait pour objectif de mieux appréhender les attentes des femmes qui travaillent en confiant leurs enfants et des femmes qui accueillent ces enfants. L'examen des trajectoires professionnelles et familiales des mères actives et des nourrices montre que les positions des unes et des autres à l'égard de la garde des jeunes enfants varient considérablement en fonction des représentations fondées sur les expériences professionnelles et familiales. La "professionnalisation du maternage", abondamment évoquée dernièrement est loin d'être une réalité sociologique. Ce service "familial à composante financière ne saurait être assimilé à un "marché" ordinaire que l'on pourrait contrôler par une réglementation ou une intervention extérieure trop marquée. C'est bien l'"arrangement", le rapport inter-individuel entre une femme active et une nourrice, qui apparaît comme la principale modalité du fonctionnement de la garde d'enfant".
|