Résumé :
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Retrouvera-t-on l'effet Pygmalion chez des handicapés adultes, hébergés dans des institutions ? s'est demandé J. Beckers, de l'université de Liège. "La réponse est : oui. Mais l'auteur a surtout mis en évidence un effet structurel : celui lié à la composition du groupe. Quand les pensionnaires présentant un handicap mental grave -- et-ou d'autres handicaps associés -- sont nombreux, l'équipe éducative est souvent très hiérarchisée, et les spécialistes y exercent le pouvoir. Ils décident de tout, et ils associent peu les résidents au fonctionnement -- ce qui a bien sûr un effet défavorable sur l'accès à l'autonomie des moins atteints. Ceux-ci développeront bien davantage leur autonomie s'ils sont dans un groupe composé en majorité de sujets peu atteints. L'auteur en conclut qu'il faut éviter de réunir tous les cas "lourds" dans un même établissement : alors, en effet, le niveau d'attente de l'équipe soignante devient très bas. Et si l'on n'attend pas grand-chose de ces handicapés, il n'y a guère de chances qu'ils fassent les progrès qu'ils auraient peut-être faits ailleurs."
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