Résumé :
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"L'expérience vécue par une famille dont l'un des parents est en prison dépend forcément de l'équilibre antérieur de ce groupe. De ce point de vue, les conséquences de l'emprisonnement, court ou prolongé, le plus généralement du père, n'ont rien de spécifique. Elles dépendent aussi de l'âge des enfants, de leur état psychique antérieur. Mais dans les familles à la vie jusque-là plutôt bien tempérée, le traumatisme subi par l'enfant trouve sa spécificité dans le registre de la honte et du secret. Le danger est celui du mépris et de la culpabilité qu'elle réveille. Le conjoint a fort à faire pour continuer à aider, s'il le souhaite, un mari emprisonné, sans négliger ses enfants, et tout en essayant de les préparer à son retour : il s'agit donc bien évidemment d'une situation dont les risques devraient être mesurés, lorsqu'il faut prendre en considération l'application des peines pour les hommes chargés de famille. Il n'est pas inutile de remarquer que certains adolescents dont les mères se séparent d'un mari condamné peuvent rester attachés à ce dernier, le revoient, même s'il sombre dans une déchéance aggravée par la vie en prison et par l'abandon de leur femme. Lorsque ces jeunes gens, surtout les garçons, cèdent à la pression maternelle et ne "reconnaissent" pas leur père, leur culpabilité est immense et risque de retentir gravement sur leur vie d'adultes et de parents éventuels."
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