Résumé :
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Traditionnellement le revenu minimum (RMG) se présente comme un dernier filet de la protection sociale, autrement dit, il est une prestation subsidiaire qui concerne en principe peu de gens pour peu de temps. Il est une prestation d'assistance, un mode exceptionnel d'accès aux ressources nécessaires à l'existence. Tel qu'il existe, le revenu minimum garanti fait l'objet de deux types de critiques : - l'une, radicale, rejette l'idée d'un dernier filet de sécurité en même temps que la conception de la protection sociale qui lui est sous-jacente au profeit d'une protection sociale de base universelle construite sur le principe d'un revenu minimum garanti à tous, jeunes et vieux, pauvres et riches, actifs et inactifs, qui se substituerait à l'ensemble des prestations en espèces actuellement existantes. - L'autre, conservatrice conserve l'idée d'un dernier filet de sécurité mais souhaite aller au-delà de la simple assistance en liant l'attribution du revenu minimum à une démarche d'insertion qui apparaît d'autant plus nécessaire que la crise a pour effet d'accroître sans cesse le nombre des bénéficiaires du revenu minimum garanti. Le paradoxe est que la seconde est sans doute plus subversive que la première. Le revenu minimum garanti substitutif est un mythe récurrent des libéraux autant que des socialistes. Inspiré par l'idéologie ou par une rationnalité purement instrumentalee, il ne parvient pas à se dégager de la conception tradiotionnelle de l'Etat-Providence qui est aujourd'hui en crise. Le revenu minimum garanti complétif, plus modeste dans ses ambitions, remis en cause dans sa fonction purement assistancielle, peut au contraire conduire au-delà de l'Etat-Providence dès lors qu'il se donne une finalité d'insertion.
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