Résumé :
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"Le Centre d'Aide aux Mourants, Groupe de Recherche et de Formation, cherche à constituer une "banque de réflexions" qui permette à moyen terme de reconsidérer, d'infléchir ou d'aménager les options que l'homme a, sans le vouloir, progressivement prises. Ces séminaires présentent une approche humaniste et pluridisciplinaire des problèmes posés par la mort. L'apport de la sociologie est de fixer le cadre de la réflexion. L'usage social de la mort et du mourir influe et détermine les expérieces individuelles. Notre société se veut immortelle, un comble si l'on imagine ce qu'elle produit en potentiel d'autodestruction collective, et tente d'exorciser ou de nier toute menace de mort. Ce déni n'a cependant jamais pu empêcher des réappropriations de la mort, prenant le plus souvent un caractère marginal et limité. Le retour de l'irrationnel et la revendication du droit à la mort en sont des exemples extrêmes. Les réactions face à la mort sont individuelles mais la psychologie et l'analyse de l'inconscient nous offrent une lecture de cette perspective. Elles permettent des repères et des parallèles avec les concepts de perte d'objet et de castration. Autrement dit, la mort, de soi et de l'autre, est la rupture d'une continuité voire une déchirure qui s'exprime subjectivement en épousant le développement psychosexuel, cognitif et symbolique. De plus la connaissance de la mort est abstraite car il est impossible de la vivre ; son appréhension n'est possible qu'au travers de la mort des autres. Chacun des intervenants a relevé, analysé et discuté à l'échelle de sa discipline les réalités de la mort. L'édition de ces textes est une préface importante à ce qui reste à faire : reconsidérer les options qui en aliénant la mort altèrent la qualité de la vie."
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