Résumé :
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"Le travail social n'est guère coutumier d'un langage de la réussite et d'une logique du succès. Il alimenterait plutôt, et abondamment, un traité d'ultra solutions tel que nous le propose Paul WATZLAWICK dans "comment réussir à échouer", tant les actes du travail social renvoient souvent au message chirurgical : "opération réussie, patient décédé". Nul doute qu'en proposant de traiter du thème "être gagnants avec les perdants", le séminaire de Clairvivre prenne le contrepied de penchants naturels : celui d'un désenchantement trop complaisamment entretenu, ou encore celui d'un goût immodéré pour les combats perdus d'avance. En prenant le parti inverse d'une défaite sociale inscrite au coeur du travail social, il ne s'agit pas pour autant de verser dans un volontarisme naïf ; être gagnant, et surtout rendre gagnants ceux qui sont habituellement des perdants, ce n'est pas toujours gagner, au sens affairiste ou boursier du terme. C'est, plus modestement peut-être, indiquer une voie autre que celle de la simple gestion des risques ou de l'art d'accommoder les restes. Et cette voie n'est pas de l'ordre du tout ou du rien. Elle ne pose pas l'alternative : ou réussir, ou échouer ; le gain ou la perte. Elle ne se propose pas moins en alternative dans le sens où, résolument, elle relève le défi d'une indécision quant à son efficacité".
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