Résumé :
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Les enfants de plus de 9 ans qui n'arrivent pas à faire l'apprentissage de la langue écrite, alors qu'ils ne présentent aucun handicap majeur (ni intellectuel, ni sensoriel, ni psycho-affectif, ni socio-culturel) et malgré des abords pédagogique, psychothérapique et orthophonique bien menés -pendant au moins trois ans- peuvent être classés dans la catégorie des "non-lecteurs". L'application de méthodes de rééducation aphasiologique à un enfant de 11 ans non-lecteur, au passé thérapeutique bien documenté, a permis d'installer la lecture et la transcription graphique en six mois. Cet abord est fondé sur une définition élargie de l'aphasie et sur des hypothéses théoriques dérivant de la théorie du linguiste Gustave Guillaume. Il en résulte une démarche pragmatique, analysant et situant les déficits observés sur une shématisation des fonctions linguistiques : ensemble de circuits reliant les représentations mentales (orales et graphiques) au sémantisme et au donné sensoriel. Chaque localisation et chaque analyse d'un déficit ou d'un mécanisme pathologique entraînera une stratégie rééducative adaptée, dont le succés, contrôlable, permettra de retenir l'hypothèse initiale. Dans le cas présent, l'installation du processus lexique de façon complètement contrôlée et dans des délais raisonnables, alors que tous les autres abords avaient été inefficaces, rend compte de la fiabilité de cette démarche et de son intérêt théorique.
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