Résumé :
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Au milieu des années 2000, les débats théoriques sur les mécanismes à l'origine de la maladie d'Alzheimer ont eu des répercussions sur les valeurs en Bourse de plusieurs sociétés pharmaceutiques. On peut identifier trois clans dans cette controverse : d'abord les "baptistes" partisans de la théorie faisant de la bêta-amyloïde la source du problème, un autre groupe, les"tauistes" estimant plutôt que la cause du mal vient de l'action d'une forme anormale de la protéine "tau" associée à la dégénérescence neurofibrillaire causant la mort des neurones. Enfin, un troisième groupe, les "apostats", pointant plutôt vers l'accumulation de zinc et de cuivre dans le cerveau, résultat d'influences environnementales. Six années après le débat, en 2004, les résultats des essais cliniques sont venus relancer la question et semer le doute sur la théorie dominante. Non seulement, le nouveau produit expérimental visant à diminuer la formation dans le cerveau des plaques amyoloïdes n'a pas ralenti la progression de la maladie mais la condition des patients traités s'est détériorée. Une théorie dite "pure" ou "fondamentale" peut avoir des effets immédiats sur le marché financier, qui, en retour pourrait influencer les débats théoriques eux-mêmes. Est-il farfelu d'imaginer qu'on puisse conseiller à un chercheur développant une certaine théorie de ne pas l'exposer devant ses pairs et en public car elle serait incompatible avec une autre théorie plus appréciée sur les marchés financiers ou risquerait d'affecter la valeur d'un nouveau produit potentiellement très profitable ?
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