Résumé :
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Mis en place progressivement à partir de la fin du XIXe siècle, l'Etat providence constitue un des piliers essentiels des économies occidentales. Qu'il ait été au départ une réponse aux questions posées par le mouvement ouvrier, comme en France ou en Allemagne, ou qu'il ait adopté un caractère plus universel comme au Royaume-Uni, l'Etat providence s'est imposé partout comme un compromis entre la modernisation des sociétés, les exigences du capitalisme, et la solidarité. A partir du milieu des années 1970, la mondialisation et la concurrence exacerbée entre les économies limitent la marge de manuvre des Etats. Affaibli depuis les années 1970, l'Etat providence est aujourd'hui largement remis en cause. Certains annoncent sa fin. D'autres souhaitent engager une réforme profonde de ce dernier pour s'orienter vers une participation minimale des pouvoirs publics, comme au Royaume-Uni, comme aux Etats-Unis, depuis le retour au pouvoir des Conservateurs, ou vers un réaménagement de l'articulation en matière sociale, des sphères privée (soutien familial, solidarités de voisinage, etc.) et publique, comme dans le cadre de la politique du care remise récemment en France, au goût du jour par Martine Aubry. Le bilan des politiques néoclassiques apparaît aujourd'hui décevant et la récente crise économique mondiale a révélé combien il était nécessaire de disposer afin de faire face aux différentes menaces pesant plus que jamais sur les pays avancés, d'un système de protection sociale solide. Une solution consisterait, selon Bruno Palier, spécialiste de la protection sociale, à considérer celles-ci dans leur ensemble comme un investissement. Il faudrait dès lors investir le plus en amont et le plus tôt possible, dans la petite enfance par exemple, pour corriger les inégalités et prévenir les cas extrêmes de pauvreté et d'exclusion.
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