Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSLR q8sR0xJG. Diffusion soumise à autorisation]. Les immigrés issus des zones d'endémie et en situation de précarité cumulent les facteurs de risque d'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH-sida) et les hépatites B et C. Des consultations de premier recours gratuites leur sont accessibles dans quatre centres médicosociaux (CMS) parisiens. L'objectif de cette étude était d'identifier les facteurs sociodémographiques et médicaux liés à l'absence de proposition de dépistage du VIH-sida et des hépatites B et C aux immigrés primo-consultants dans ces centres en 2003. Pour chaque virose, l'absence de proposition de dépistage a été analysée en fonction de l'origine géographique, de la durée de séjour, du type d'hébergement, de la couverture sociale et du motif de consultation, dans des modèles logistiques mixtes ajustés sur le sexe et l'âge. Les quelque 500 patients inclus dans l'analyse étaient pour les trois-quarts de sexe masculin et d'origine subsaharienne. Âgés de 36 ans en moyenne et hébergés pour moitié en foyers de sans domicile fixe ou de migrants, ils avaient une durée médiane de séjour en France de deux ans et consultaient rarement pour dépistage (1%), parfois pour asthénie (6%) et dans un tiers des cas pour des signes abdo-génito-urinaires. Les résultats étaient similaires pour les trois dépistages. L'absence de proposition de dépistage s'élevait à environ 45% et variait significativement entre les médecins. Les facteurs significativement liés à l'absence de proposition de dépistage étaient : l'origine non subsaharienne (en particulier d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient ; OR=1,7 à 3,6,) et le fait d'avoir une couverture sociale (OR=2,4 a 2,6) quelle que soit la virose ; le sexe féminin (OR=2,0 à 2,3) dans le cas des hépatites et la durée de séjour supérieure ou égale à cinq ans (OR=1,9) pour l'hépatite B. Nos résultats doivent encourager les praticiens à proposer davantage de dépistages aux immigrés précaires, en ayant une attention particulière à ceux d'origine non subsaharienne et à ceux ayant une couverture sociale. Ils invitent à réfléchir aux facteurs médecins qui pourraient expliquer la variabilité inter-médecin et aux inégalités de sexe observées dans le dépistage des hépatites. (R.A.).
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