Résumé :
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[BDSP. Notice produite par APHPDOC o89m9R0x. Diffusion soumise à autorisation]. Les unités d'accompagnement et de soins palliatifs sont des dispositifs pensés pour pouvoir substituer un temps apaisé au temps rapide et saccadé des soins curatifs. Il faut du temps pour que le patient et ses proches accèdent à cet état de confiance sereine, sorte d'illusion contenante qui vient faire contrepoids à l'angoisse et à l'irreprésentable de la mort à venir. Cette éthique de soin est en train d'être attaquée de l'intérieur même des services qui l'ont construite. En effet, les patients restent aujourd'hui en général peu de jours dans ces unités, là où auparavant, ils étaient accueillis sans contrainte de temps. Dans cet article, nous tenterons de mettre cette problématique en perspective avec le projet administratif de réduire la durée des séjours à l'hôpital. Les médecins sont aujourd'hui incités à devenir les agents de transformation de ces services en unités de courts séjours. Nous verrons combien ce discours gestionnaire crée un climat qui peut détourner le médecin de son souci du soin. Ainsi, la sérénité du patient et de ses proches est bien souvent parasitée par l'idée d'un retour à domicile ou d'un changement d'institution. L'expérience de Milgram vise à estimer à quel niveau d'obéissance peut aller un individu dirigé par une autorité qu'il juge légitime quand bien même elle induit des actions qui posent des problèmes de conscience au sujet. Cette expérience, énigmatique, peut-elle donner un cadre théorique et conceptuel permettant de penser et ainsi de résister à cette nouvelle dynamique à l'oeuvre en USP ?
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