Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS s8R0xlnp. Diffusion soumise à autorisation]. Objectifs. Les méthodes de consensus répondent aux exigences et attentes de la démarche globale de prévention des risques professionnels, notamment en impliquant les professionnels de terrain. La technique du groupe nominal pourrait en particulier être facilement mise en oeuvre de façon autonome. Notre étude avait pour objectif de comparer trois méthodes, dont deux fondées sur les méthodes de consensus, pour identifier les facteurs psychosocio-organisationnels (PSO) dans des laboratoires de recherche français. Echantillon et méthodes. L'étude a porté sur des professionnels de 13 laboratoires de recherche répartis sur le territoire national. Les deux méthodes de consensus étaient la méthode Delphi et la méthode du groupe nominal ; la troisième méthode était fondée sur des observations et des entretiens. Les méthodes ont été mises en oeuvre de manière indépendante. Le questionnaire était standardisé et commun aux trois méthodes. Une analyse descriptive des facteurs PSO a été réalisée. La concordance des résultats des méthodes deux à deux a été analysée par des coefficients Kappa. Une régression logistique polytomique a permis d'étudier la performance des méthodes en ajustant sur les caractéristiques des laboratoires et les modalités de mise en oeuvre des méthodes. Résultats. Les 176 professionnels appartenaient à l'ensemble des catégories professionnelles. La méthode d'observation a identifié 48 facteurs, la méthode Delphi 74 et la méthode du groupe nominal 102 sur l'ensemble des 13 laboratoires participants. La méthode d'observation a généré 13% de réponses non définies, la méthode Delphi 8% et le groupe nominal 7%. Les catégories de facteurs PSO les plus souvent identifiées concernaient le rôle au sein de l'organisation, le plan de carrière et l'organisation du temps de travail. Les facteurs PSO les plus fréquents étaient l'absence de fiches de poste, cas de stagnation ou d'incertitude dans les carrières, l'insuffisance du système de promotion, l'existence de conflits interpersonnels et la réalisation de longues heures de travail ou travail en dehors des heures normales. La concordance entre les résultats des méthodes était modérée ou faible : les facteurs identifiés variaient selon les méthodes. La probabilité d'identifier des facteurs PSO par la méthode du groupe nominal était significativement plus importante (OR=2,4) que celle de la méthode d'observation. Les enseignants chercheurs identifiaient plus de facteurs PSO (OR=1,57) que les autres catégories professionnelles. Discussion-conclusion. La technique du groupe nominal pourrait être un outil d'appréciation collective et de priorisation des actions pour compléter le document unique. Les résultats obtenus pourraient également orienter les entretiens médicaux individuels des salariés : le médecin du travail pourrait alors orienter son entretien et prioriser les actions de prévention.
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