Résumé :
|
[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS DmpR0x9H. Diffusion soumise à autorisation]. Objectifs : Des preuves convergentes montrent que les jeunes sont significativement surreprésentés parmi les victimes d'actes violents perpétrés par des personnes ayant bu de l'alcool. Pourtant, rares sont les études qui portent sur les facteurs pouvant expliquer la victimisation liée à l'alcool chez les jeunes adultes, particulièrement au Canada. Dans cet article, nous examinons l'influence des excès d'alcool et de la consommation de drogue sur la probabilité d'être victime de voies de fait liées à l'alcool chez les buveurs au début de l'âge adulte dans un échantillon représentatif de la population canadienne ; nous cherchons aussi à déterminer si ces variables explicatives diffèrent selon le sexe. Méthode : Nous avons effectué une analyse secondaire des données de l'Enquête sur les toxicomanies au Canada (2004) en ne tenant compte que des jeunes adultes consommateurs d'alcool (785 femmes et 745 hommes, 18 à 25 ans). Par régression logistique, nous avons analysé les associations entre les variables explicatives et la victimisation. Enfin, nous avons testé les effets d'interaction entre le sexe, les excès d'alcool et la consommation de drogue pour détecter des sexospécificités, le cas échéant. Résultats : La victimisation liée à l'alcool était plus courante chez les hommes que chez les femmes, chez les buveurs excessifs que chez les autres consommateurs d'alcool, et chez les utilisateurs de drogue que chez les non-utilisateurs. Selon des analyses multivariées, chez les femmes, la consommation de drogue était associée à la victimisation, tandis que chez les hommes, ce sont les excès d'alcool qui étaient statistiquement significatifs. Nous avons observé un effet d'interaction entre le sexe et l'excès d'alcool, à savoir : une plus forte association entre l'excès d'alcool et la victimisation chez les hommes que chez les femmes. Conclusion : Ces résultats font ressortir le rôle important de la consommation d'alcool ou de drogue pour expliquer la victimisation liée à l'alcool chez les jeunes adultes canadiens qui boivent, ce qui donne à penser que des programmes de prévention sexospécifiques pourraient être nécessaires.
|