Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS 9mmR0xHH. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif. Estimer la faisabilité d'une mesure de la mortalité maternelle dans les pays ne disposant pas d'un enregistrement précis des naissances et des décès par le biais des recensements nationaux de la population, à travers une évaluation détaillée des données de recensement pour trois pays d'Amérique latine. Méthodes. Nous avons utilisé des techniques démographiques établies, et notamment la méthode générale des équilibres de croissance, pour évaluer la complétude et la couverture des données relatives aux décès parmi les ménages obtenues par des recensements de la population. Nous avons également évalué la parité avec les données de fertilité cumulée pour estimer la couverture des données relatives aux naissances récentes parmi les ménages. Après évaluation et ajustement le cas échéant des données, nous avons calculé les taux de mortalité liée à la grossesse pour 100 000 naissances vivantes et nous les avons utilisés pour estimer la mortalité maternelle. Résultats. Les taux de mortalité liée à la grossesse étaient respectivement de 168,95 et 178 pour 100 000 naissances vivantes pour le Honduras (2001), le Nicaragua (2005) et le Paraguay (2002). L'évaluation des données pour le Nicaragua et le Paraguay a mis curieusement en évidence une surnotification des décès d'adultes, de sorte qu'un ajustement à la baisse de 20 à 30% s'est avéré nécessaire. Au Honduras en revanche, le nombre de décès de femmes adultes a dû faire l'objet d'un ajustement substantiel à la hausse. L'ajustement à pratiquer sur le nombre de naissances vivantes était minimal. Les estimations ajustées des taux de mortalité liée à la grossesse étaient globalement cohérentes avec les estimations de la mortalité maternelle disponibles à partir de diverses sources de données, le résultat de la comparaison étant cependant très variable selon la source. Conclusion. Les données de recensement sont utilisables pour mesurer la mortalité liée à la grossesse en tant qu'indicateur indirect de la mortalité maternelle dans les pays où l'enregistrement des décès est insuffisant. Cependant, nos données étant issues de pays dotés de systèmes statistiques raisonnablement efficaces et de populations sachant lire et écrire, nous ne pouvons être certains que les méthodes employées dans cette étude seront aussi utiles dans des environnements plus difficiles. Nos méthodes d'évaluation et d'ajustement des données ont fonctionné, mais avec une incertitude considérable. Il faudrait disposer de moyens pour quantifier cette incertitude.
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