Résumé :
|
[BDSP. Notice produite par APHPDOC 8p9R0xEI. Diffusion soumise à autorisation]. Au dépistage génétique des maladies incurables prédominent les aboutissements de la médecine prédictive. Approuvée socialement pour son caractère rationnel et sa capacité de calculabilité du réel, la médecine prédictive est un pur produit de l'univers technique contemporain. Du reste, en touchant la composante biologique de la singularité individuelle, le savoir impersonnel de la science donne à son application des allures plus complexes. Se mesurer de facto au risque du savoir objectif, qui peut "condamner à rebours" ou "délivrer de la suspicion d'être atteint d'une pathologie incurable", fait des singularités de chacun, ainsi exposées, des données pas facilement assimilables pour tous. Notamment pour ceux qui en font l'expérience sans leur consentement. La maladie létale s'envisage, en effet, comme une remise en cause de l'existence qui est souvent vécue comme un non sens. Dès son annonce, un processus d'accompagnement vers l'altérité pure s'enclenche. Aujourd'hui, avec les possibilités qu'octroie la médecine prédictive a-t-on pour autant le droit d'anticiper la vie de certains quand ils ne l'ont pas explicitement demandé ? De fait, l'aspect indéterminé de l'homme est garant de l'action et de l'espoir qui l'habite. Incontestablement, l'avenir déjà pronostiqué anéantit toutes projections futures en posant la vie comme un programme.
|