Résumé :
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Annah Arendt estimait qu'une société démocratique se définit entre autres par " le droit d'avoir des droits ". A cet égard, pourquoi les citoyens Roms, intégrés depuis le 1er janvier 2007 dans l'Union européenne (ils n'en on pas vraiment goûté les avantages) sont-ils à ce point moins égaux que les autres ? Principe éminemment européen, la libre circulation ne semble pas les concerner. Côté Roumanie, pays d'origine où ils sont quasiment persécutés, les mesures prises en 2006 incitant les ressortissants à rentrer au pays n'avaient absolument pas été suivies d'effets. En France, les Roms restent une cible privilégiée pour enfler les quotas d'éloignement, d'autant plus qu'il s'agit pour la plupart, d'allers et retours successifs. Dans une logique difficile à appréhender, ces expulsions justifient pour l'administration l'interruption d'éventuelles démarches pour un relogement ou l'ouverture de droits. De même l'accès aux soins et la scolarisation reste hautement improbable dans un paysage d'inégalités territoriales et de pratiques variant d'un département à l'autre
. Début novembre, un collectif d'associations recensait entre 5 et 7000 enfants roms " qui sont arrivés ou arriveront à 16 ans sans avoir jamais ou presque été à l'école ". A l'écart du droit commun, faussement itinérants, mal aimés, relativement peu accessibles aux travailleurs sociaux, les Roms, ces Européens, fédèrent en un triste record toutes les discriminations.
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