Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS lBsR0x87. Diffusion soumise à autorisation]. Contexte : Le potentiel zoonotique de la paratuberculose aviaire (Mycobacterium avium ssp paratuberculosis-MAP) fait l'objet de débats depuis près d'un siècle en raison des similitudes entre la maladie de Johne (MJ) chez les bovins et la maladie de Crohn (MC) chez les humains. Al'aide d'un examen qualitatif systématique, nous avons évalué la documentation scientifique sur les liens éventuels entre ces deux maladies (le MAP et la MC) et la présence du MAP dans le lait ou les produits laitiers vendus au détail. Méthode : Nous avons consulté 19 bases de données bibliographiques, les actes de 8 conférences et 15 articles cités en référence, et contacté 28 scientifiques spécialistes du sujet. Deux évaluateurs indépendants ont effectué un tri des documents selon leur pertinence, en ont évalué la qualité et ont extrait les données. Résultats : Soixante-quinze articles ont été analysés. Sur les 60 études cas-témoins portant sur l'association entre le MAP et la MC, 37 étaient de qualité acceptable. Vingt-trois études faisaient état d'associations significativement positives, 23 faisaient état d'associations non significatives, et 14 n'ont détecté le MAP dans aucun échantillon. Les études utilisaient différents essais de laboratoire, protocoles d'essai, types d'échantillons et populations sources, ce qui explique la très grande variabilité d'une étude à l'autre. Sept études portaient sur l'association entre la MC et la MJ, deux tests de provocation ont produit des résultats contradictoires, une étude transversale n'a pas confirmé d'association, et quatre études descriptives donnaient à penser que le MAP isolé est souvent étroitement lié aux isolats du bétail. Plusieurs études ont détecté le MAP dans du lait cru et pasteurisé. Conclusion : Bien qu'elles ne soient pas concluantes, les preuves du potentiel zoonotique du MAP ne sont pas négligeables. Une collaboration interdisciplinaire entre les autorités de santé publique (médicales, vétérinaires et autres) pourrait contribuer à améliorer les connaissances des voies possibles d'exposition humaine au MAP.
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