Résumé :
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Ce programme de recherche exposé ici trouve ses origines dans les résultats d'une étude épidémiologique, menée par le Cermes (Inserm U750, CNRS UMR8169, EHESS, Université Paris XI), sur " les morts suspectes de nourrissons de moins de 1 an ", étude qui avait le triple objectif de mieux mesurer l'ampleur de ce problème, d'en identifier les composantes en termes de causes de décès et d'analyser les pratiques professionnelles face aux décès d'enfants de cet âge, survenus dans des conditions pas tout à fait claires sur le plan médical. Les hypothèses épidémiologiques concernant la fréquence réelle des homicides de nourrissons et les confusions entre diverses causes de décès ont été confirmées par cette recherche. Le sous-enregistrement des mauvais traitements mortels à enfant, qui se reflète dans les statistiques des causes médicales de décès, est un fait reconnu dans la littérature et s'explique en partie par des carences en investigations. Les " MSN " notamment sont apparues très mal explorées par la justice, surtout du fait des carences en autopsie et alors même vue l'autopsie est indispensable au diagnostic. Cette recherche a en outre apporté des informations importantes sur les carences dans la prévention de ces morts comme l'attestent les répétitions dans une même fratrie et la survenue de décès chez des enfants connus et suivis pour maltraitance. Des études de cas ont déjà permis une première approche du contexte psychoaffectif des morts violentes ; toutefois, dans les publications internationales réalisées jusqu'à présent, l'abord est resté essentiellement statistique et un approfondissement de certains thèmes par d'autres approches a paru nécessaire
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