Résumé :
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A en croire les médias et les débats politiques, la Sécurité sociale serait menacée de faillite par un déficit abyssal. Pour faire face à l'augmentation des dépenses et au vieillissement de la population, notre système de protection sociale, créé en 1945 pour donner "la garantie à chaque homme qu'en toute circonstances il pourra assurer sa subsistance et celle des personnes à charge", serait condamné à se "réformer" sans cesse : déremboursements, réduction des prestations, hausse des cotisations, voire privatisation. Chercheur au CNRS, Julien Duval reverse les termes du problème : il n'y a pas de "déficit de la Sécu" mais "un besoins de financement" que les gouvernements successifs ont décidé de na pas satisfaire en multipliant depuis 1993 les exonération de charges sociales. En effet, l'affaiblissement de la protection sociale découle non pas d'arbitrages techniques mais d'un choix politique : le transfert généralisé des "risques" du capital vers le travail.
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