Résumé :
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"L'Etat déménage le territoire" titrait Libération le 27 juin 2008. Ce titre symptomatique couvre bien des débats : doit-on tirer la sonnette d'alarme de la fin de l'Etat ? Ou doit-on se réjouir d'une décentralisation qui confère enfin aux collectivités locales les enjeux qui les concernent ? Dans le premier article du dossier "De l'aménagement au gouvernement des territoires où est l'Etat ?", Brigitte Fouilland démontre que la mondialisation de l'économie et la concurrence qu'elle entraîne modifie la conception même du développement local. S'ajoutent les politiques européennes qui renforcent la compétition là où la lutte pour le pouvoir reste forte. L'Etat doit assumer son rôle de coordination, s'intéresser au devenir de ses habitants et accepter le débat avec les pouvoirs locaux et les intérêts privés ou associatifs. Dans le second article "Politiques publiques, le social et le spatial", Laurent Davezies pose le débat sur l'action publique explicite (minima sociaux, politique de la ville
), oubliant les politiques de cohésion implicite (redistribution interpersonnelle ou entre les espaces
) qui assure pourtant la plus grande part des transferts. De ce fait, si le succès des machines redistributives nationales tient à leur caractère aveugle sur le plan spatial, elles échouent à l'échelon local, parce qu'elles encouragent les effets d'évitement. Afin de lutter contre les inégalités socio-spatiales nouvelles, les politiques de discrimination positive doivent être financées nationalement. Ces deux analyses invitent à concevoir l'Etat comme non seulement garant du vivre ensemble mais aussi du bien commun, qui est d'abord le bien de tous.
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