Résumé :
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Dans notre société en constante évolution, sous la pression de la mondialisation, des mutations technologiques et sociétales, la compatibilité entre les compétences individuelles et collectives et les attentes socioéconomiques est identifiée comme un vecteur de développement économique et d'intégration sociale en même temps qu'elle devient plus difficile à assurer. Les adaptations des entreprises ou des administrations à ce nouvel environnement font évoluer les modes de management en introduisant plus de flexibilité, de mobilité, de reconversion. La notion "d'employabilité " interroge l'individu quant à sa responsabilité dans la gestion de l'écart entre ses compétences et celles attendues. Dans ce contexte de nombreuses tensions sociales se font jour dont les mobilisations à propos du CPE ont constitué un nouvel avatar. Par ailleurs, les formations et qualifications proposées par l'enseignement supérieur ne sont plus toujours considérées comme apportant des gages de performance dans les emplois auxquels elles préparent. Tandis qu'à l'inverse il est attendu de l'enseignement supérieur qu'il puisse qualifié des personnes qui ont fait leurs preuves sur des terrains d'expérience. Au cur de ces problématiques figure la question de la professionnalisation et du développement des compétences. En quelques années, la notion de compétence est devenue un objet incontournable pour de nombreuses disciplines et une référence obligée pour l'ensemble des champs d'activités sociales et professionnelles. Elle est au cur des nouvelles problématiques du management et des politiques sociales. Notion d'interface entre le monde de la formation et le monde du travail, entre la sphère du savoir et celle de l'activité, assurant la médiation entre différents univers de signification, elle en porte la richesse mais aussi les ambiguïtés, voire les insuffisances. Quelles qu'en soient les zones de flou, le développement et l'évaluation des compétences s'imposent de plus en plus comme un des buts assignés à l'enseignement et la formation, et notamment à l'enseignement supérieur. Les principes les plus récents qui gouvernent la présentation des maquettes de diplômes dans le cadre de l'espace européen de l'enseignement supérieur témoignent de ces évolutions : description explicite des compétences visées, affichage des champs professionnels d'insertion, énumération des partenaires des champs professionnels associés à la formation
La question de l'ajustement des formations aux besoins de développement de compétences ciblées est clairement posée. Les réponses apportées à ces exigences peuvent être diverses et tenter d'échapper partiellement à ces nouvelles contraintes. Faire un état des recherches, des réalisations et transformations en cours, et ouvrir un débat citoyen sur le rôle de l'enseignement supérieur au regard des attentes économiques et sociétales, tel a été l'enjeu de ces journées organisées conjointement par l'Université de Bretagne et les Champs Libres.
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